Depuis son rachat en 2015, Bostik mène une politique soutenue de croissance par acquisitions. Quelle est la vision globale qui préside à ces opérations ?
Fernando Accioly-Menezes – Arkema bénéficie d’une situation financière robuste et de marges de manœuvre pour réaliser de la croissance externe dans les Matériaux de Spécialités. Bostik est appelé à être l’un des fers de lance de ce développement : certains marchés sur lesquels nous opérons se caractérisent encore par un paysage très fragmenté, avec un grand nombre d’acteurs de taille petite ou moyenne, parfois très performants. C’est vrai surtout pour nos activités Consumer & Construction (adhésifs et mastics pour la construction, DIY1) et Durable goods (solutions de fixation pour l’industrie, les transports, l’aéronautique, l’électroménager, etc.), qui ont concentré la plupart de nos acquisitions récentes. Nous menons notre stratégie à l’échelle de chaque activité, en recherchant les sociétés qui offrent une complémentarité en termes d’offre ou de couverture géographique – et si possible les deux, permettant ainsi de générer des ventes « croisées ».
1. DIY : do it yourself
LIP et Ideal Work, tous deux intégrés à l’activité Consumer & Construction en 2020, en sont de bons exemples…
Fernando Accioly-Menezes : Absolument. LIP est une très belle marque, numéro un au Danemark dans les colles pour carrelage, l’étanchéité et la préparation des sols, avec des produits de grande qualité et une forte notoriété auprès des applicateurs professionnels. Elle va nous permettre de pénétrer sur le marché danois, tout en bénéficiant de nos canaux pour mieux exporter ses produits à succès, notamment en Suède où nous sommes bien présents. Quant à l’acquisition de l’italien Ideal Work, toujours dans le domaine des sols, elle vient compléter notre offre par leur technologie de revêtements en bétons décoratifs, avec un positionnement haut de gamme reconnu en Italie… et que nous allons maintenant nous employer à internationaliser davantage.
En juillet, vous avez finalisé l’acquisition de la société belge Fixatti. Comment cette opération s’inscrit-elle dans la stratégie de votre activité Durable goods ?
Fernando Accioly-Menezes : Elle ajoute une nouvelle corde à notre arc dans le domaine des specialty hotmelts qui connaît une croissance importante : ces solutions de thermocollage présentent de nombreux avantages comme l’absence de solvants, la possibilité d’être biosourcés dans certains cas, une meilleure recyclabilité, ou encore l’allègement, grâce au remplacement de fixations mécaniques. Avec ses 180 collaborateurs et ses trois sites de production, en Europe et en Chine, Fixatti a de fortes positions dans le domaine des poudres adhésives thermocollantes. Son rachat fait suite à celui de Prochimir, en 2019, dont les technologies sont orientées sur les films adhésifs. À l’arrivée, ces deux opérations nous ont permis d’augmenter notre masse critique dans les specialty hotmelts, d’accéder à de nouveaux marchés et de proposer désormais une palette de solutions qui couvre davantage de besoins des industriels.
En décembre, Bostik a investi 11 millions de dollars pour créer la joint-venture CMC, avec la société taïwanaise Cartell. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Fernando Accioly-Menezes : Cet investissement, plus prospectif, complète le rachat de la start-upespagnole Afinitica, mené en 2018, et avec laquelle Cartell était déjà en affaires. Il vise la mise en œuvre d’un procédé de production innovant pour la fabrication de monomères de cyano-acrylate utilisés dans la formulation d’adhésifs à prise rapide, performants et sans odeur, pour différentes applications du secteur des Engineering Adhesives comme l’électronique grand public ou le micro-assemblage. Là encore, c’est un marché en croissance, avec des attentes élevées en matière de performance industrielle.
