Rapport Annuel et de Performance Durable 2020

Innovative for designing the future

Arkema a mis au point Elium®, une résine thermoplastique qui permet de faire des pales d’éoliennes entièrement recyclables

« Nous travaillons au cas par cas, en identifiant les gisements de matériaux récupérables à commencer par les chutes et déchets de production dans les usines de nos clients, indique Noël Zilberfarb, responsable Offre durable chez Arkema. Différents modèles de récupération sont en cours de structuration : boucles « fermées », les polymères recyclés mécaniquement (broyage et purification) sont réinjectés directement dans la production de l’usine ; ou boucles « ouvertes » dans lesquelles Arkema propose sur le marché des grades de polymères contenant une proportion de matériau recyclé.

Le virage de l’éco-conception

En parallèle, une attention accrue est portée sur la conception des produits finis qui doivent intégrer dès l’origine la perspective de la circularité. « Afin de favoriser le recyclage l’un des axes majeurs de l’économie circulaire les conceptions de produits tendent désormais nettement vers le monomatériau lorsque cela est possible, ou à défaut doivent prévoir la séparabilité des différents composants. Et il est essentiel que les matériaux employés, qui incluent les additifs, les revêtements et les adhésifs, non seulement ne constituent pas de frein au recyclage ou à la séparation, mais y contribuent pleinement par leurs propriétés. En particulier, sélectionner des matériaux exempts de substances dangereuses devient un enjeu croissant dans la perspective de la recirculation », explique Noël Zilberfarb. Cette évolution vers les principes de l’écoconception appelle un véritable changement de culture que le Groupe s’emploie à porter auprès de ses partenaires et naturellement de ses propres équipes. La déjà célèbre chaussure de course Cyclon (voir ci-contre) constitue une démonstration exemplaire d’écoconception et de partenariats vertueux : depuis le choix des matières premières jusqu’à la fin de vie, en passant par un modèle d’affaire innovant.

Focus

Quand les déchets industriels reviennent dans la boucle

En aval de ses procédés de production, Arkema recherche systématiquement les moyens de réintroduire ses déchets et sous-produits dans d’autres chaînes de valeur.

« En 2020, 35 % des déchets du Groupe font déjà l’objet d’une valorisation, explique Jean Morch, chargé de l’environnement à la direction Sécurité Environnement du Groupe : ce sont près de 140 000 tonnes qui sont ainsi ré-employées comme source d’énergie lors de leur incinération ou comme matière première d’une autre production. » Inhérents à l’activité de chimiste, les déchets générés par le Groupe 400 000 tonnes l’an passé recèlent un véritable gisement de valeur pour progresser vers l’économie circulaire. La proportion des déchets valorisés va donc encore croître dans les années à venir : « Nous sommes engagés dans une démarche volontariste pour actionner de nouveaux leviers de valorisation, partout c’est possible, ce qui impliquera notamment le développement de nouveaux partenariats ». La marge de progression réside en particulier dans la transformation de certains déchets en produits valorisables par d’autres secteurs d’activités.

Filières de récupération

Ainsi depuis plusieurs années, les eaux sodées issues de la purification d’un monomère fabriqué sur l’usine Arkema de Mont sont revalorisées auprès d’industriels papetiers, pour la fabrication de papier kraft ou de carton. À Lacq, le désulfogypse issu du traitement des résidus soufrés est désormais valorisé pour la fabrication de plaques de plâtre : en 2020, ce sont 14 500 tonnes de ce produit qui ont pu être revalorisées, évitant leur mise en décharge. De même, le palladium présent dans les filtres secondaires usagés sur les lignes de production d’eau oxygénée de Jarrie (France) est maintenant recyclé et employé dans la fabrication de l’un des catalyseurs utilisés par le site. « Depuis 2019, cette recherche de circularité est coordonnée sur les sites et auprès des partenaires d’Arkema par un groupe de travail transdisciplinaire, réunissant des acteurs des lignes d’activités, des achats, de la R&D, des procédés », précise Jean Morch. Au sein de l’économie circulaire, (presque) rien ne se perd, (presque) tout se transforme… à condition de s’en donner les moyens !