Rapport annuel et de performance durable 2021

Nos convictions pour un monde plus durable

L’éolien au défi de la recyclabilité

Aux côtés des autres énergies renouvelables, l’électricité éolienne est appelée à jouer un rôle clé dans le bouquet énergétique des décennies à venir : cette filière de plus en plus compétitive connaît actuellement une croissance qui s’amplifie. Mais pour être véritablement durable, l’éolien doit relever sans attendre un défi de taille : celui de la recyclabilité des pales en fin de vie.

93 GW : c’est la puissance éolienne installée dans le monde en 2020, un record pour une année pourtant marquée par la crise sanitaire. Le parc éolien mondial totalisait ainsi, fin 2020 une puissance de 743 GW, soit plus de 1,1 milliard de tonnes de CO2 évitées chaque année, l’équivalent des émissions annuelles de l’Amérique du Sud. Cette croissance est portée par la Chine et les États-Unis, qui représentent à eux deux 75 % des nouvelles installations. Soutenu par des politiques publiques volontaristes et l’amélioration des rendements énergétiques, ce développement est appelé à se poursuivre : selon les estimations du Global Wind Energy Council, le rythme des nouvelles installations devrait atteindre 280 GW annuels pour rester en phase avec l’objectif de contenir « nettement sous les 2 °C » l’élévation de la température moyenne d’ici 2050.

La fin de vie des pales, une problématique croissante. Le succès de la filière se double pourtant d’un revers susceptible de ternir, à court terme, son bilan environnemental : alors que les premières éoliennes, installées il y a 20 ans, arrivent aujourd’hui en fin de vie, la question de la gestion des unités mises hors service se pose de manière de plus en plus pressante. Si 85 à 90 % de la masse des éoliennes (le mât d’acier, la dalle en béton…) est recyclée de manière satisfaisante, la gestion des pales en fin de vie reste un problème pour les modèles actuels en composite, alliant une résine thermodurcissable (essentiellement époxy) et des fibres de verre ou de carbone. Les pales à base de fibre de verre peuvent éventuellement être broyées pour fournir un combustible à l’industrie du ciment, mais celles à base de fibre de carbone n’offrent pas à ce jour de possibilité de valorisation et finissent enfouies.