Innovative - Rapport Annuel et de Performance Durable 2019

7. Alimentation animale

Innovative for Urbanization

7. Alimentation animale

7.ALIMENTATION ANIMALE

La méthionine, facteur clé d’une meilleure utilisation des ressources agricoles

Acide aminé essentiel à l’assimilation des nutriments par les animaux, la méthionine est un puissant levier d’efficacité pour l’élevage fermier ou industriel, où elle est donnée en complément alimentaire. À Kerteh (Malaisie), CheilJedang, partenaire d’Arkema, en produit grâce à un procédé industriel unique au monde, utilisant un dérivé soufré fourni par Arkema, le méthyl mercaptan, et des matières premières biosourcées. Économe en énergie, ce procédé synthétise la forme la plus « utile », la L-méthionine.

0,1 à 0,2 % de méthionine dans l’alimentation d’un poulet d’élevage suffit à changer fortement son métabolisme et sa courbe de croissance : pour atteindre le même poids de muscle, il aura besoin de deux fois moins d’aliments et de moins de temps. La méthionine n’est pourtant ni un agent dopant, ni un produit miracle : « C’est un acide aminé indispensable à la synthèse des protéines dans l’organisme des animaux comme de l’homme, et qui se trouve naturellement en petites quantités dans différentes céréales et légumineuses. Mais atteindre la quantité nécessaire pour le bon métabolisme de l’animal induirait une sur-alimentation inutile, d’où l’importance d’une supplémentation bien dosée », explique Georges Frémy, expert thiochimie chez Arkema. Utilisée depuis près de 80 ans pour l’alimentation des volailles et autres élevages, la supplémentation en méthionine est donc, avant tout, un moyen pour les éleveurs d’optimiser les ressources nécessaires au développement de leurs animaux, tout en privilégiant les parties nobles (le muscle plutôt que le gras). Un levier d’efficacité plus que jamais vital aujourd’hui, alors que la population mondiale qui s’élève à 7,7 milliards pourrait atteindre 9,8 milliards en 2050 : « La demande en viande est en croissance rapide, particulièrement en Asie, induisant une forte tension sur l’usage des terres agricoles », analyse Georges Frémy : « la méthionine permet d’assurer cette source d’alimentation protéinée au plus juste des besoins des animaux, et donc de consacrer davantage de cultures à l’alimentation humaine ».

MIEUX PRODUIRE LA MÉTHIONINE : UN ENJEU R&D

« Les procédés classiques industriels de synthèse chimique de la méthionine sont énergivores et basés sur des ressources pétrolières », souligne Georges Frémy. En outre, ils ne permettent de pro-duire que de la DL-méthionine, qui comprend à parts égales l’acide aminé sous sa forme L et sous sa forme D. « Or seule la L-méthionine, la forme naturelle, est utile aux animaux, précise l’expert : leurs organismes peuvent métaboliser la forme D en L, mais des études montrent que cette transformation se fait au prix d’une perte d’efficacité de la supplémentation par rapport à la méthionine naturelle ».