Innovative - Rapport Annuel et de Performance Durable 2019

9. PMMA, PA, PVDF

Innovative for Resources

9. PMMA, PA, PVDF

9.PMMA, PA, PVDF

Arkema relève le défi de l’économie circulaire

Industrialiser le recyclage des polymères : cet objectif, aujourd’hui crucial pour la préservation des ressources, implique une mobilisation volontariste de l’ensemble de la chaîne de valeur, pour organiser la collecte des matériaux, mettre au point les procédés industriels et trouver les modèles économiques. Arkema s’y investit pleinement à travers deux programmes majeurs : MMAtwo, qui vise la récupération et la dépolymérisation du PMMA1 (verre acrylique), et Virtucycle®, dédié au recyclage des polyamides et des polymères fluorés PVDF.

300 000 tonnes de PMMA (verre acrylique) sont pro-duites chaque année en Europe mais seulement 10 % de ce volume est aujourd’hui collecté en vue d’être recyclé mécaniquement par broyage de chutes industrielles ou par dépolymérisation. Il est possible de faire beaucoup mieux : « Le PMMA a la particularité de pouvoir être régénéré en son monomère d’origine puis réintroduit dans le procédé de fabrication de nouvelles résines, avec des propriétés inchangées ; par opposition à son recyclage mécanique qui a tendance à conduire à une dégradation des propriétés », explique Jean-Luc Dubois, Directeur scientifique catalyse et pro-cédés renouvelables & recyclage chez Arkema. Pour exploiter cette propriété, le Groupe s’est engagé au sein du programme européen MMAtwo, lancé fin 2018 pour quatre ans et doté d’un budget de 8,90 millions d’euros. Le consortium réunit 13 partenaires, représentatifs de l’ensemble de la chaîne de valeur du PMMA, autour d’ambitions concrètes : « Nous estimons pouvoir recycler plus en récupérant davantage de chutes de production dans les usines et en collectant des objets de PMMA en fin de vie », indique Jean-Luc Dubois, qui préside le comité de direction de MMAtwo.

CONSTRUIRE LES FILIÈRES DE COLLECTE

La dépolymérisation du PMMA, qui consiste à revenir au monomère, le MAM (méthacrylate de méthyle), est un procédé connu des chimistes – Arkema l’a d’ailleurs mise en œuvre dans le passé. Elle est très valable sur le plan du bilan énergétique car la fabrication initiale du monomère représente une part importante de l’énergie nécessaire pour produire une plaque coulée de PMMA. Recycler le polymère en monomère permet une réduction de 70 % de la consommation énergétique (et des émissions de gaz à effet de serre) nécessaire à la production du monomère. Pour le consortium, tout l’enjeu est de valider la viabilité industrielle du pro-cédé et de démontrer sa compétitivité sur le marché européen : le projet vise in fine la construction d’une usine de recyclage basée aux Pays-Bas et opérée par la société Heathland, partenaire du projet. Dans cette perspective, l’autre grand volet de MMAtwo consiste à structurer les filières de collecte : chez tous les acteurs de la filière, où une part importante des chutes ne sont pas aujourd’hui récupérées, mais surtout sur les objets en fin de vie qui représentent le gisement le plus important. « Nous travaillons avec l’éco-organisme Ecologic, spécialisé dans la collecte des DEEE2 et membre de MMAtwo, à organiser les flux de récupérations des objets les plus intéressants – les grandes pièces comme les enseignes lumineuses, les écrans d’ordinateurs, les feux arrière de voitures… », précise Jean-Luc Dubois. Or le PMMA du produit en fin de vie peut contenir des additifs chimiques dont on ne connaît pas forcément la nature ni le dosage : un apport important de MMAtwo sera donc aussi de contrôler, par type de produit, leur élimination lors de la dépolymérisation et leurs impacts éventuels sur la qualité du monomère obtenu.

1. Polyméthacrylate de méthyle

2. Déchets d’équipements électriques et électroniques