Innovative - Rapport Annuel et de Performance Durable 2019

Innovative for People

La gestion des femmes et des hommes de l’entreprise a t-elle été éprouvée par la crise du Covid-19 ?

Thierry Parmentier – Bien sûr, cette crise sanitaire fut une période éprouvante pour toutes les entreprises, et nous n’avons pas été épargnés. Nous avons tous dû faire face à une situation inédite. Nos salariés ont démontré une grande capacité d’adaptation, partout dans le monde, en poursuivant leur activité par télétravail ou en continuant à venir en usines, en respectant des consignes sanitaires très strictes. Je tiens à remercier l’ensemble des équipes du Groupe qui sont restées mobilisées et impliquées pour mettre en place les plans de continuité d’activité, mettre en sécurité nos sites et assurer les productions stratégiques. Tout cela avec professionnalisme, sérieux et efficacité. Nous sortirons de cette période, différents, plus forts, davantage soudés encore et prêts à rebondir. J’en suis certain !

Vous avez rejoint Arkema en juin 2019. Quel constat majeur faites-vous en tant que responsable des ressources humaines ?

Thierry Parmentier – Ce qui a été réalisé depuis la création d’Arkema est exceptionnel. En à peine 15 ans, les dirigeants de l’entreprise ont fait preuve d’une formidable capacité à structurer et développer un Groupe de plus de 20 000 personnes, considéré aujourd’hui comme un des grands leaders mondiaux dans son domaine. On sent partout la fierté d’être Arkema. Je me suis rendu depuis ma nomination dans une trentaine de sites du Groupe à travers le monde, où j’ai constaté un très fort engagement. Arkema a un taux de turnover bas, inférieur à 5 %, ce qui illustre la capacité de l’entreprise à fidéliser ses salariés. L’enquête d’opinion menée auprès des employés en 2019 a montré qu’ils se sentaient majoritairement bien dans l’entreprise. Avec des taux de retours et de satisfaction remarquables, bien supérieurs à ce qui peut se voir habituellement ailleurs. D’autres indices confirment cette dynamique. Je pense à notre place dans le top 20 des 500 grandes entreprises les mieux notées par leurs salariés (lire p. 73) ! C’est le signe d’une entreprise où l’on vit bien.

Comment abordez-vous votre nouvelle fonction ?

Thierry Parmentier – Je me sens à la fois héritier d’un bilan exceptionnel et en responsabilité pour poursuivre l’adaptation du Groupe aux grands enjeux d’avenir. Arkema est une entreprise en route vers les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec des positions de leader (entre n° 1 et n° 3) sur tous ses marchés. C’est un argument puissant pour tous ceux qui sont attirés par les belles sociétés. Mais c’est insuffisant car sur le plan des ressources humaines, nous allons être vite confrontés à un équilibre démographique différent. Les classes d’âge du baby-boom sont appelées à partir. Nous aurons parallèlement devant nous nettement moins de talents disponibles sur le marché. Il va falloir se battre mondialement pour trouver les meilleures ressources, tous métiers confondus. Arkema doit figurer parmi les entreprises les plus attractives.

Arkema a un taux de turnover bas, inférieur à 5 %, ce qui illustre la capacité de l’entreprise à fidéliser ses salariés.

Comment assurer cette attractivité ?

Thierry Parmentier. – Il s’agit d’abord de continuer à développer nos talents. C’est fondamental pour permettre à celles et ceux qui en ont les qualités et le désir, d’atteindre le sommet. La récente nomination de trois de nos cadres dirigeants1 au Comité exécutif est un bon signal. C’est la première fois depuis 2011 que des managers en interne sont promus au Comex. Je suis un grand adepte de la méritocratie mais promouvoir nos propres talents ne suffira pas. Il faut aussi pouvoir fournir une offre d’emplois, des parcours de carrière – comme la possibilité de partir à l’étranger – et un environnement de travail qui attirent les candidats extérieurs.

La qualité de vie au travail est-elle un prérequis ?

Thierry Parmentier – C’est fondamental. Une entreprise qui n’est pas à jour là-dessus ne peut pas être désirée. Si nous voulons attirer les nouvelles générations dans cette bataille mondiale sur les compétences et les talents, nous devons satisfaire leurs besoins. C’est ce que nous faisons activement (lire p. 76 et 77).

Le digital peut-il y aider ?

Thierry Parmentier – Le digital est un outil incontournable. Il permet de disposer d’un tableau de bord global en temps réel des ressources humaines, d’unifier les process de gestion RH plus efficaces, de mieux connaître nos populations internationales et d’identifier leurs besoins… En termes de développement notamment, nous voulons permettre à nos salariés de se former de plus en plus grâce au e-learning qui est la meilleure alternative à la formation résidentielle classique. Le digital, c’est aussi un moyen instantané de partager l’information en mode collaboratif. Nous sommes en train de constituer un réseau social professionnel interne, à l’image de LinkedIn, qui couvrira 100 % de la population mondiale.

L’industrie chimique reste-t-elle malgré tout suffisamment attractive ?

Thierry Parmentier – Il nous appartient d’expliquer nos métiers, de souligner que la chimie est un secteur fort du développement économique tout en servant les grands enjeux environnementaux. C’est d’autant plus vrai pour Arkema qui est une entreprise de chimie de spécialités et de matériaux avancés qui innove tous les jours pour trouver des solutions plus durables pour la planète. Nous pouvons en être fiers.

1. Marie-Pierre Chevallier, Richard Jenkins et Erwoan Pezron